Jérusalem, pas une journée sans qu’on en parle !
La majorité des résolutions des Nations-Unies concerne Israël. L'une d'elle concerne la résolution sur la reconnaissance de Jérusalem en tant que capitale d’Israël par les Etats-Unis.
Une citation du prophète Isaïe est gravée au siège même des nations-unies à New-York – l’origine de la citation n’était pas indiquée pendant des décennies ; ce n’est qu’en 1975 qu’il a été gravé Isaïe sous la citation: “ Ils devront forger leurs épées en socs et leurs lances en cisailles. Une nation ne lèvera pas l’épée contre une nation, et ils n’apprendront plus la guerre. ” (Isaïe 2 :4) Les armes deviendront des outils de travail (socs, cisailles).
L’O.N.U. fait référence à cette citation d’Isaïe comme symbole de paix. Il faut savoir que la phrase précédent ce texe stipule que seul le Messie peut rétablir la paix. Il n'est dès lors pas question d'une organisation humaine telle que l'O.N.U. pour rétablir la paix. Pourtant, elle a pris cette citation a son actif.
L’organisation des Témoins de Jéhovah vient jusqu’à sonner à votre porte pour vous annoncer la Bonne Nouvelle : ce qu’il s’est passé à Jérusalem il y a 2.000 ans. Mais cette communauté aurait franchit un pas : elle collecterait des données personnelles lors de ses activités de prédication.
La Cour de Justice de l'Union Européenne a en date du 10 juillet 2018, condamné ce genre de pratique puisque les données personnelles sont soumises à protection en vertu de la nouvelle réglementation GDPR.
Théoriquement, les Témoins de Jéhovah devraient demander à tous leurs contacts (nouvelles visites, études bibliques,…) l'autorisation de collecter leurs données personnelles : nom, adresse, ou toute autre information relevant de la sphère privée (religion, statut marital,…). Il faudrait aussi que ces personnes puissent refuser cette collecte en toute liberté, accéder librement à ces données et en demander la destruction à tout moment.
Cette décision de la Cour de Justice de l'Union Européenne sera-t-elle prise en compte par l'organisation ? Si oui, comment sera-t-elle appliquée sur le terrain ? Quelles seront les sanctions ? Il y a des amendes allant jusqu’à 20.000.000 € pour les entreprises dépassant 500 millions € de chiffre d’affaire. La Watchtower, société basée aux Etats-Unis est très florissante. Pour l'instant, elle n'a pas encore réagi.
Les Témoins de Jéhovah eux-mêmes ont dû signer un document autorisant l’organisation pour l’exploitation de leurs propres données personnelles.
Des banques de données compromettantes ?
L'organisation aurait avoué lors du procès au Etats-Unis posséder une banque de données de tous les membres de l'organisation ayant été confrontés à des accusations de pédophilie.
Etant donné que cela pourrait aider à comprendre son fonctionnement dans la gestion interne des affaires de pédophilie, à constater les failles du système et surtout à éviter au maximum de nouvelles victimes, la Cour d’Appel des Etats-Unis a condamné l’année dernière à une astreinte de 4000 $ par jour de retard l’organisation récalcitrante qui refusait de fournir à la justice ces données. L'amende de 4000 $ par jour de retard a été maintenue, depuis mars 2016, de sorte que le cap des deux millions de dollars aurait été atteint.
Pourquoi garder ces données ? L’organisation insisterait pour qu’il y ait une politique de protection d’enfant stricte et se défendrait en disant que la base de données de contrevenants fait partie de sa stratégie de traitement des abus d’enfants. Cependant, elle ne se réfèrerait pas au système juridique.
La règle des « deux témoins »
Selon cette règle, si l'agresseur d'un enfant nie les accusations, comme c'est souvent le cas, alors les anciens ne pourront établir que l'abus a bien eu lieu seulement si quelqu'un d'autre que l'enfant peut en témoigner. Dans le cas contraire, aucune enquête en leur sein n’est ouverte.
L’origine de cette règle n’est pas le droit romain selon la pensée générale mais la loi Mosaïque édictée dans le Deutéronome.
Le texte biblique qui sert de fondement à la règle des deux témoins : « Matthieu 18:15, 16 : Et si ton frère pèche [contre toi], va, reprends-le seul à seul. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère. Mais s'il ne t'écoute pas, prends avec toi encore une ou deux personnes, afin que par la bouche de deux ou de trois témoins toute affaire soit établie. Et s'il refuse de les écouter, dis-le à l'assemblée ; et s'il refuse aussi d'écouter l'assemblée, qu'il te soit comme un homme des nations et comme un publicain. »
Se pose dès lors la question légitime : ce texte concerne t’il réellement les abus sexuels ? Si tel était le cas, comment un enfant peut-il reprendre, corriger seul à seul son agresseur ?
En matière de traitement des cas de pédophilie, la « règle des deux témoins » a été jugée illégale par la Cour Supérieure du Comté d'Alameda (Californie).
Les instances pénales internationales ont posé le principe selon lequel elles peuvent se fonder sur les dépositions d’un seul témoin dans le cas d’un « témoin victime, témoin unique et témoin enfant » pour conclure à l’existence juridique du fait rapporté sans besoin de corroboration en en sondant sa valeur probante. C’est le rejet du principe unus testis nullus testis (« un témoin, pas de témoin »).
Concrètement, l’organisation se retranche derrière un texte qui n’est forcément plus d’actualité pour justifier son abstention au vu de l'existence des preuves judiciaires (analyse A.D.N., caméras, expertises, …). A l’époque, il n’y avait que les règles basées sur les témoignages (des preuves subjectives). Cette pratique est moralement hautement problématique. Des textes bibliques condamnent cela expressément : « Le Roi dira : tout ce que vous n’aurez pas fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous ne l’aurez pas fait », traduction juridique de l’article 422bis du Code Pénal, de non-assistance à personne en danger.
La peine est de 8 jours à un an et/ou amende de 50 à 500 €. Cette peine est portée à 2 ans lorsque la personne exposée à un péril grave est un mineur ou une personne vulnérable en raison de l'âge, d'un état de grossesse, d'une maladie, d'une infirmité ou d'une déficience physique ou mentale était apparente ou connue de l'auteur des faits.
Aux Etats-Unis, il y a des lois de signalement obligatoire assorties de sanctions. D’ailleurs dans la décision de la Cour, la pratique des anciens qui ont pour instruction formelle de contacter systématiquement le bureau de la filiale de la Société Watchtower aussitôt qu'on leur rapporte une accusation d'abus sur enfant est contraire à la loi. Les autorités de l'Etat doivent toujours être averties en priorité dès qu'un crime a été commis.
Dans l'affaire Candace Conti en juin 2012, la Cour supérieure du comté d'Alameda, en Californie, a condamné non seulement l’auteur mais aussi la société Watchtower elle-même à cause de sa politique de non-dénonciation des pédophiles aux autorités compétentes. Ainsi, la société Watchtower a été condamnée à verser 21 millions de dollars de dommages punitifs à la plaignante.
En Belgique, il y a juste l’infraction de non-assistance à personne en danger.
Récemment, un évêché a été condamné du chef de cette infraction (décision non encore définitive) pour ne pas avoir prévenu la police de ce qu’un fidèle allait se suicider invoquant le secret de la confession. Il existe une tension entre le droit canon et le droit pénal. Il y a un intérêt supérieur, celui de la vie. Et dans notre sujet, l’intérêt supérieur est celui de l’enfant.
On peut raisonnablement comprendre la prudence à avoir dans ce genre d’accusation puisqu’il y a déjà eu des cas de manipulation d’un parent pour avoir la garde de l’enfant instrumentalisé mais la prudence n’est-elle pas aussi de mise si deux témoins avancent une accusation qui s'avèrerait fausse ? Les anciens sont-ils aptes à vérifier la fiabilité des témoignages ? Le rapport de la commission royale australienne conclut que : « les enfants ne sont pas protégés du risque d’abus sexuel de manière adéquate dans l’organisation des Témoins de Jéhovah et ne croit pas que l’organisation réponde de manière adéquate aux allégations d’abus sexuels sur les enfants. Sur les 1006 supposés agresseurs sexuels d’enfants identifiés par l’organisation des Témoins de Jéhovah en Australie, aucun n’a été rapporté à la police ou à toute autre autorité civile par l’organisation. »
Malgré ces condamnations, l’organisation maintient sa règle des deux témoins en matière de pédophilie.
La vidéo complète sur le site des TJ : https://tv.jw.org/#fr/mediaitems/StudioMonthly2017/pub-jwb_201711_1_VIDEO (cela débute à 46 :35 puis à 54 :14 où il y est question de la règle des 2 témoins).
– 54:38 : « les apostats disent… » L'apostat dans la Tour de Garde de 2011 est définit come un malade mentale. Qui sont les malades mentaux visés ? S'agirait-il d'après eux de l'avocat général en charge de l’enquête en Australie, Angus Steward ? Cette vidéo soulève beaucoup de questions.
Cette vidéo a été diffusée suite au grand procès qui s’est déroulé en Australie. Voici la conclusion du rapport du tribunal « The Australien Royal Commission » en mars 2017 :
– 1h43 : l’avocat général se demande pourquoi appliquer cette règle aux agressions sexuelles quand manifestement dans la Bible ce n’est pas le cas ?
C'est à juste titre que l'Avocat Général relève que la thèse de l’organisation est même en contradiction avec la loi de Moise dans Lévitique 5 : 1 : « Si quelqu’un est témoin de quelque chose ou l’a vu ou l’a appris, et qu’il entende un appel à témoin mais ne révèle pas ce qu’il sait, il commet un péché et il portera la responsabilité de sa faute. », ainsi quiconque avait vent d’un crime devait le rapporter aux autorités compétentes.
Si la parole d’un seul accusateur n’était pas retenue, en l’absence de témoin, la loi de Moise donnait également le droit à l’accusé à une confrontation avec son accusateur devant un Tribunal afin que la véracité des accusations soit pleinement établie (Dt 19 :16-19 ;25 :1).
Un classique du genre est le procès de deux prostituées qui comparurent avec un bébé devant le sage roi Salomon pour qu’il décide qui était la mère de l’enfant, car l’une des deux avaient pris l’enfant de l’autre pour remplacer son bébé mort. Le roi dit : "Apportez-moi une épée !" Et l'on apporta l'épée devant le roi. Et le roi dit : "Coupez en deux l'enfant vivant et donnez-en une moitié à l'une et une moitié à l'autre". La femme dont le fils était le vivant dit au roi, car ses entrailles étaient émues au sujet de son fils : "Pardon, mon seigneur ! Donnez-lui le bébé vivant, mais ne le tuez pas ! " Tandis que l'autre disait : "Il ne sera ni à moi, ni à toi ! Coupez ! " Alors le roi prit la parole et dit : "Donnez à la première le bébé vivant, ne le tuez pas; c'est elle qui est la mère". 1R 3 :16-27.
Les anciens disposent d'document sur la ligne de conduite à avoir.
En raison de sa politique interne qu’elle placerait au-dessus des lois, la société Watchtower est tenue pour responsable par les autorités de crimes commis sur des milliers d’enfants et ce indirectement avec le soutien financier par les offrandes volontaires qui serviraient à verser plusieurs millions de dollars de dommages et intérêts parce que le Collège central a transgressé la loi.
Il serait temps de garder raison et d’avoir conscience que la protection des enfants mérite une approche plus juste pour éviter les excès dans un sens ou dans un autre.
Après avoir fait valoir les arguments dévellopés ci-dessus et avoir reçu le receuillement de témoignages, le CIAOSN a demandé une enquête parlementaire au vu du degré de sérieux de l'affaire.
Une pétition internationale est lancée: https://secure.avaaz.org/fr/